SchoOeps

 Même plus besoin de parcourir les couloirs de la fac, d'avoir le coeur qui bat vite vite vite, de revoir toutes les questions saugrenues des QCM en montant les escaliers. Non. Les résultats sont affichés sur Internet. Je n'ai même pas pensé à les regarder en rentrant. Même pas. Pourtant, si j'avais eu encore un peu d'espoir au fond de mon sac, j'y aurais pensé. Et puis, à quoi bon? J'en ris mais à l'intérieur, ça fait mal. Et BAM ! , deuxième claque. Deuxième partie perdue. Redoubler, ça a tellement été ma hantise pendant toutes ces années. Je crois que maintenant, je n'y fais plus vraiment attention. Ce n'est pas le redoublement qui fait mal, c'est l'échec. C'est la situation qui repasse en boucle derrière mes paupières. Ça fout une boule dans le bid', c'est dingue. Et puis tant pis, il faut bien le faire. Redoubler pour mieux repartir, et l'avoir cette année, sans rattrapages, sans ras le bol, apprécier les cours, ne plus m'en faire pour des pacotilles. Laisser le vent passer et puis on se retrouve en septembre. Il reste la psychologie générale , demain. Je n'ai pas envie de m'y remettre. Je riais de la mère de Justine qui lui conseillait de ne pas consulter ses notes ce soir parce que ça démoralise trop avant la dernière épreuve. Comme si ça pouvait m'atteindre. Eh bien il faut croire que oui. Quand Aurore est partie, mon sourire s'est transformé, aussitôt la porte refermée. "Bonne escapade à Berlin !" Oui, merci. Mais j'ai vite oublié Berlin, le temps de quelques larmes sur mes joues. Ça fait mal, de se décevoir, encore une fois. Il faudra vivre avec. Laisser un peu les plans sur la comète de côté et revenir sur Terre. C'est ce que me dirai certainement Maman la semaine prochaine, une fois les résultats tombés. 
Et puis, toutes ces belles choses, prévues pour les vacances, j'ai cette impression de n'pas les avoir méritées. C'est moche. C'est moche de craquer pour les études, pour une simple envie de réussite. Mais parfois, ça arrive. Je ne suis pas infaillible. Pardon.